Légende Auvergnate
Ecrit par Messire Chevalerie, habitant de Bourbon
1454
Dans tous les recoins de notre Duché les contes et légendes sont nombreux. Du côté de Bourbon, il y en a une en particulier qui a retenu toute mon attention ! Je vous la livre dans la gazette : (bon courage à ceux qui iront jusqu’au bout ! lol)
Sibille et Tam étaient deux enfants nés le même jour. Le père de Sibille, Baron de La Tour d’Auvergne était un homme rude et exigeant. Pour lui, seul comptait la naissance de l’héritier mâle. Sibille fut remise dès ses premiers jours en nourrice à Arielle, femme de charpentier, mère de Tam et nourrice reconnue pour la qualité de son lait. Les deux enfants grandirent dans l’indifférence générale, personne ne remarquant chez eux les prémices d’une réelle complicité.
A la mort de sa mère, Sibille se retrouva dans le plus grand désarroi. Encore jeune, elle découvrait les premières difficultés de la vie d’une manière bien brutale. Son père, n’ayant pas eu d’autre enfant, se mit en quête d’une nouvelle épouse. Seul Tam, l’ami fidèle et innocent faisait attention à elle.
Un soir d’été, au lavoir, Sibille et Tam découvrirent l’amour. Apeurés, inquiets de ce qu’ils ressentaient ils s’enlacèrent tendrement. On grandissait vite dans le bourbonnais de cette époque. Il ne fallut pas longtemps pour que vienne aux oreilles du Baron que sa fille ne se comportait pas comme il fallait et que si elle continuait pas un noble n’irait salir son nom dans un mariage déshonorant !
La réaction du Baron fut brutale ! Il se sentit humilié par le comportement de cette fille qu’il n’avait jamais aimé ! Les choses allèrent très vite. Sibille se vit offrir en mariage à un compte Auvergnat en mal d’argent mais à qui on promettait un bel avenir. La famille de Tam fut exclue du village et des terres de La tour d’Auvergne, chassée sur les routes du royaume en quête d’un nouveau maître ! C’est en passant sur le pont de la rivière de Bourbon que cela se passa ! Le père de Tam, un homme fort et courageux à la tâche ne supportait pas de voir tant d’efforts perdus par la faute d’un fils qui n’avait pas su rester à sa place ! Il s’empara de Tam et dans un moment de colère aveugle le frappa ! Tam n’avait ni le courage ni l’envie de trouver la force de résister, sous un ultime coup de son père il se trouva en équilibre au bord du parapet, sa mère ne pu rien faire, le corps de Tam tomba dans la rivière et à jamais il y fut englouti.
Sibille se fit une raison de son mariage. Elle devint comtesse dans un duché voisin, et jusqu’à sa mort ne revint jamais en Auvergne. Mais avant de mourir elle fit promettre à son époux de la faire enterrer près de ce pont, au bord de cette rivière où tant d’années plutôt s’étaient éteints les jours heureux de sa vie.
Les habitants de Bourbon remarquèrent que des fleurs d’un blanc soyeux et lumineux se mirent à pousser aux alentours de la rivière. Les anciens se dirent qu’il fallait voir là le signe de la joie du malin, d’autres y virent le bonheur d’un couple enfin réuni. Mais à travers le temps d’où nous vient ce récit, maints couples se sont aimés et enlacés au bord de cette rivière et maintes femmes se sont vues offrir ces fleurs magnifiques arrachées avec délicatesse à une terre d’Auvergne qui à jamais garde ses secrets..
Chevalerie le bien heureux ……………d’être jardinier à ses heures.Ce post est dédié à tous les couples qui se sont aimés, qui s’aiment et qui s’aimeront en la bonne cité de Bourbon.