La vie des paysans
Les paysans sont installés dans de petits villages, entourés de jardins clos.
Au-delà, ce sont les champs, puis les landes où paissent les troupeaux, et enfin, la forêt.
La maison Les paysans et leur famille habitent de modestes demeures. Construites en bois ou en boue séchée, les maisons du village sont couvertes d’un toit de chaume. Elles n’ont souvent qu’une seule pièce, mal éclairée par de petites fenêtres sans vitres et fermées de volets de bois le soir.
Le sol est en terre battue, le mobilier est très simple : des coffres, quelques bancs et un lit garni d’une paillasse.
Des vies difficiles Les paysans consomment une nourriture peu variée : le porc, tué au début de l’hiver et conservé dans du sel, leur donne du lard qui agrémente les repas de fête, baptêmes ou mariages. Le reste du temps, ils se nourrissent de soupes de légumes, de galettes, de bouillies de seigle ou d’orge, de pain gris de seigle. Le pain est la base de l'alimentation et chacun en consomme à peu près un kilo par jour.
Si les conditions météorologiques sont mauvaises, la récolte devient insuffisante. Et voilà donc les paysans incapables de faire face à leurs redevances et de subvenir à leurs propres besoins en nourriture. Ils souffrent alors de la disette (manque de nourriture) et parfois même de la famine (absence de nourriture). Affaiblis par une mauvaise alimentation à laquelle se rajoute un manque d'hygiène, beaucoup d'entre eux sont alors emportés par les maladies.
L'entraide villageoise, les nombreuses fêtes, les veillées durant les longues soirées d'hiver où l'on se retrouve parfois entre voisins, permettent de supporter la dureté de l'existence.
La tenue vestimentaire et les outilsChaque jour, le paysan enfile ses braies (culotte des hommes du Moyen Age), sa tunique, puis passe une cape de laine ou de lin. Pendant la saison froide, il ne sort jamais sans son chaperon, (sorte de cagoule), et ses houseaux (longues chaussures souples, lacées, qui protègent les jambes de la boue et de la pluie). En été, il est habillé plus légèrement (tunique simple et chapeau pour se protéger du soleil).
Les femmes portent des robes par-dessus lesquelles elles mettent parfois des tabliers; elles ont toujours la tête couverte.
C'est dans cette tenue que les uns et les autres partent aux champs...
Leur travail est difficile, leurs outils médiocres : la houe ou l'araire servent à retourner la terre, la faucille est utilisée pour la moisson, le fléau pour battre les céréales...
Le calendrier des travauxMais les activités des paysans ne se limitent pas à celles décrites précédemment. Le calendrier agricole ci-dessous permet d'avoir un aperçu de leurs travaux tout au long de l'année.
- En janvier, ils curaient les fossés à la houe.
- En février, ils étalaient le fumier sur les terres avec bêche et houe.
- En mars, ils taillaient les vignes à la serpe.
- En avril, ils tondaient les moutons aux ciseaux (appelés forces).
- En mai, le seigneur chassait au faucon. Les paysans, quant à eux, attendaient le moment de la récolte...
- En juin, ils fauchaient l’herbe à la faux.
- En juillet, ils moissonnnaient à la faucille.
- En août, ils battaient le blé au fléau sur l'aire du village..
- En septembre, ils semaient à la volée.
- En octobre, ils pressaient le raisin aux pieds dans une cuve.
- En novembre, ils cueillaient les glands pour les cochons.
- En décembre, ils tuaient les cochons.
Les produits agricolesLes paysans ramassent du miel et des fruits sauvages dans la forêt.
Dans les courtils, la terre est retournée à la bêche ou à la houe et bien engraissé avec toutes sortes de déchets. Chaque famille y cultive les légumes (pois, fèves, carottes, céleri) qui feront des soupes dans lesquelles sera trempé le pain. Des arbres fruitiers que l'on sait déjà greffer, des plantes médicinales, une basse-cour avec quelques poules complètent cet enclos. L'élevage est peu développé.
Dans les champs, les paysans cultivent surtout des céréales (orge, froment...) qui forment la base de leur nourriture. La moisson débute en juillet. Le plus souvent, les hommes coupent les épis à la faucille tandis que les femmes lient les bottes. Les tiges sont laissées sur place pour servir de pâture aux troupeaux. Enfin, les chaumes sont brûlés afin de fertiliser la terre. Au village, la récolte déposée sur l'aire est battue au fléau ou piétinée par des mulets. Pendant les mois suivants, le meunier moud le grain, en fonction des besoins. En octobre, la terre est travaillée à nouveau pour recevoir les semailles d’hiver qui germeront au printemps suivant. C’est aussi le temps des vendanges, un moment fort de l’année où les grappes sont foulées aux pieds dans les cuves avant d’être pressées. Souvent, le seigneur use de son pouvoir pour presser son vin le premier et le vendre à meilleur prix .